La Géorgie est un pays du Caucase à mi-chemin entre l’Asie et l’Europe, doté d’une culture unique très affirmée (un exemple parmi d’autres : son alphabet unique). Si cette identité forte se ressent dans sa capitale, à Tbilissi, vous auriez tort de ne pas profiter d’un voyage en Géorgie pour explorer le pays. Même en logeant dans la capitale, il est facile de faire des excursions à la journée depuis Tbilissi, grâce notamment à l’un des moyens de transport emblématiques de la Géorgie : les marchroutkas.
Dans cet article, je vous raconte mon excursion d’une journée à Gori, connue notamment pour être la ville de naissance de Joseph Staline. Dans la ville, un impressionnant musée met à l’honneur l’enfant du pays, mais cet article vous permettra de découvrir qu’il y a aussi bien d’autres choses à faire dans cette ville géorgienne, facilement accessible depuis Tbilissi.
Sommaire de l’article :
Pourquoi visiter Gori, en Géorgie ?
À un peu plus de 85 kilomètres de Tbilissi, Gori est une destination facilement accessible depuis la capitale géorgienne. On peut facilement faire l’aller-retour sur la journée depuis Tbilissi.
Gori est notamment célèbre pour être la ville où est née un certain Joseph Vissarionovitch Djougatchvili… Cela ne vous dit rien ? Il est vrai qu’on le connaît davantage sous un autre nom : Staline !
Car oui, Staline est né en Géorgie. Et ici, on n’en est pas peu fier (du moins, la plupart des habitants, semble-t-il). Musée Staline, avenue Staline, parc Staline… vous en mangerez à toutes les sauces ! Mais ça tombe bien, c’est un pour cela que vous aurez envie d’aller à Gori, sans doute…
Gori est aussi la ville la plus proche du site d’Ouplitsikhe, une des plus importantes villes troglodytes de Géorgie. De nombreuses excursions vous permettent de combiner la découverte du site avec la ville de Gori.
Enfin, Gori est aussi une ville marquée par l’histoire récente de la Géorgie. En effet, située à quelques kilomètres seulement de la frontière avec l’Ossétie du Sud (une région indépendantiste de Géorgie), la ville de Gori fut au cœur de la guerre avec la Russie voisine en 2008. Une guerre encore présente dans tous les esprits des habitants de la ville.
Depuis Tbilissi, un voyage en marchroutka…
Les différentes options pour se rendre à Gori depuis Tbilissi
Si vous logez comme moi à Tbilissi durant votre voyage en Géorgie, et n’avez pas loué de voiture, plusieurs options vous permettent de rejoindre Gori :
- des circuits organisés : de nombreuses agences proposent des excursions à la journée depuis Tbilissi vers Gori (voir des offres sur GetYourGuide) ;
- en train (1h30 environ depuis Tbilissi) : les trains Tbilissi-Batoumi s’arrêtent notamment à Gori ;
- en marchroutka (1h environ depuis Tbilissi) : un minivan de transport collectif typique de la Géorgie.
Me concernant, je n’ai pas souhaité choisir l’option du circuit organisé. Bien que très pratique, les circuits en profitent pour aller jusqu’au site d’Ouplitsikhe, mais la visite de Gori se résume alors à 30 minutes dans le musée Staline… Je souhaitais consacrer plus de temps à ma découverte de Gori.
Quant à l’option train, malheureusement je n’ai pas trouvé les horaires très pratiques. En fonction des jours, il fallait partir de Tbilissi au mieux à 9h, au pire à 8h20. Et au retour, un train partait de Gori vers 14h30 ; sinon, il fallait attendre 22h passées pour le train suivant…
Dernière option à tester : le marchroutka !

La gare routière de Didube : où trouver un marchroutka pour Gori
Située au nord de Tbilissi, la gare de Didube est une grande gare routière d’où partent des marchroutkas pour un grand nombre de destinations à travers la Géorgie. En sortant de la station de métro, on arrive dans une sorte de grand marché en plein air, très animé. En tournant à droite, la gare routière est quelques minutes de marche.
Ici, on reconnaîtra vite votre air de touriste pour vous proposer un taxi. Déclinez poliment, et attendez d’arriver au niveau de la gare routière. Chaque marchroutka est garée ici, en fonction de sa destination, indiquée à l’avant du minibus et sur le comptoir en face duquel il est garé. C’est à ce comptoir qu’il faut payer son billet. Comptez 5 GEL pour Gori (soit moins de 2€, pour 1h de route environ) : un tarif imbattable !

Le musée STaline, l’incontournable de Gori
Après 1h de route environ, la marchroutka quitte l’autoroute pour rejoindre le centre-ville de Gori. Avantage indéniable des marchroutkas : vous pouvez demander à votre chauffeur de vous laisser à l’endroit où cela vous arrange ! En venant de Tbilissi, il devrait forcément y avoir un arrêt pas trop loin de l’incontournable de Gori : le musée Staline…
C’est en effet l’attraction principale de la ville de Gori : un important musée qui rend hommage à l’enfant du pays, Joseph Staline, né à Gori ! Inauguré en 1957, quelques années après la mort de Staline, le musée vante l’histoire de l’ancien chef soviétique. Resté globalement dans son jus, les expositions passent sous silence les côtés les plus sombres de l’histoire…
Visiter le musée Staline à Gori ne vous apprendra sûrement pas grand-chose, mais c’est l’occasion de voir quelques vestiges historiques (la maison natale de Staline, son wagon sécurisé, ou encore l’un de ses masques mortuaires…). C’est surtout une opportunité rare de se replonger, à moindres risques, dans l’ambiance de l’époque soviétique.
Sur les hauteurs de la Forteresse de Gori
Après la visite du musée Staline de Gori (qui m’aura occupé une heure à peine), je me dirige vers une autre attraction de la ville : la Forteresse de Gori. Située à l’ouest de la ville, les ruines de la forteresse dominent les hauteurs d’un promontoire rocheux : un point de vue idéal sur la vallée du Mtkvari.
Les origines de la Forteresse de Gori remontent à l’Antiquité. Mais c’est surtout au Moyen Âge qu’elle devint un bastion stratégique, protégeant la Géorgie centrale contre les invasions venues de l’Est et du sud.
Elle fut reconstruite et agrandie à plusieurs reprises, notamment sous le roi David le Bâtisseur au 12e siècle. Au fil des siècles, la forteresse subit de nombreuses destructions, lors des invasions perses, mongoles et ottomanes. Les Russes la réutilisèrent même au 19e siècle comme poste militaire.
Aujourd’hui, il n’en reste que des murailles partiellement en ruines, mais le site conserve une dimension symbolique forte et offre un panorama remarquable (et venteux, le jour de ma visite !) sur Gori et sa région.

Les autres choses à voir à Gori
Le Mémorial des huit héros guerriers géorgiens
Au pied de la Forteresse de Gori se dresse un monument sobre mais marquant : le Mémorial des huit héros guerriers de Géorgie. Érigé à l’époque soviétique, il rend hommage à huit soldats géorgiens morts lors de la défense de la ville face aux troupes perses au 19e siècle. Le monument est composé de huit immenses statues au style un peu brutaliste, disposées en cercle.
Symbole du courage et du sacrifice collectif, le Mémorial des huit héros guerriers géorgiens rappelle l’importance stratégique de Gori dans l’histoire militaire de la Géorgie. Situé à proximité immédiate des remparts, il complète la visite historique du site. Comme la Forteresse de Gori, le mémorial est en accès libre : c’est une curiosité, plus qu’un lieu à visiter.

L’église de la Nativité de la Sainte-Vierge
En revenant vers la vieille ville, de l’autre côté de la rue, l’église de la Nativité de la Sainte Vierge est l’un des principaux édifices religieux de Gori.
La petite église a été construite en pierre de taille en 1810. Elle présente une architecture traditionnelle géorgienne, avec une coupole centrale et des façades sobres mais élégantes. L’intérieur de l’église est décoré de fresques et d’icônes orthodoxes somptueuses.
L’église de la Nativité de Gori a joué un rôle majeur pour la communauté locale, notamment durant les périodes de bouleversements politiques. Elle fut fermée puis réaffectée sous le régime soviétique, avant d’être restituée à l’Église orthodoxe géorgienne après l’indépendance du pays.
Aujourd’hui, l’église de la Nativité continue d’accueillir régulièrement des offices et des cérémonies religieuses : comme ailleurs en Géorgie, c’est toujours un lieu de rassemblement habituel des habitants de Gori.

Le bazar de Gori
Derrière la Forteresse de Gori, de l’autre côté de la Mejuda (un petit bras de rivière, qui se jette dans le Liakhvi), se trouve le bazar de Gori. C’est l’occasion de sentir l’ambiance des grands marchés populaires du Caucase.
J’y arrive en début d’après-midi, ce qui n’est pas l’heure où l’activité du bazar est la plus importante. Je m’en aperçois rapidement ! Si près des quelques bâtiments en tôle, les marchands sont encore bien présents ; derrière, le parking commence déjà à être déserté. Plus tôt dans la matinée, j’imagine qu’il était noir de monde.
Le bazar de Gori n’est pas le plus grand, ni le plus impressionnant à voir, mais ici, il n’y a quasiment pas de touristes. Les commerçants le savent, et vous ne passerez pas inaperçus ! Même s’il est assez difficile de passer la barrière de la langue, les sourires ne trompent pas sur la curiosité que provoque ma présence dans les allées du bazar…

Le musée de la guerre de Gori
Le musée de la guerre de Gori, officiellement appelé Musée de la Grande Guerre patriotique, a été créé à l’époque soviétique pour commémorer la participation de la Géorgie à la Seconde Guerre mondiale. Il présente de nombreuses collections d’armes, d’uniformes, de documents et de photographies liés aux combattants géorgiens envoyés sur le front de l’Est. Les expositions mettent aussi en valeur les contributions locales à l’effort militaire et les pertes humaines subies par la région.
Après l’indépendance de la Géorgie, le musée a élargi son champ à d’autres conflits, notamment la guerre russo-géorgienne de 2008. Des sections retracent les événements tragiques d’août 2008, lorsque Gori fut directement bombardée et partiellement occupée. Aujourd’hui, ce musée joue un rôle double : lieu d’histoire militaire et espace de mémoire contemporaine pour les habitants marqués par la guerre récente.

Le retour à Tbilissi en marchroutka
Après une journée passée à Gori, il est temps de rejoindre la gare de bus de Gori, à une grosse demie-heure à pied du centre-ville, vers le nord.
La marche longe une grande avenue sans charme, dont les abords prennent de plus en plus l’allure d’une immense zone industrielle à ciel ouvert, au fur et à mesure que l’on s’éloigne en périphérie de la ville…
Je fais le tour des bus jusqu’à trouver celui qui se rend vers Tbilissi : c’est le seul à côté duquel vous trouverez un comptoir avec un panonceau écrit en anglais. Je me fais confirmer la destination du minibus, puis monte à bord.
Je m’assieds au fond de la marchroutka, non sans avoir déplacé un sachet en plastique sur l’un des sièges. Quelques minutes après, je me fais rabrouer : je comprends que j’ai pris une place « réservée » (c’était la signification du sachet en plastique, suis-je bête !). Je prends place ailleurs, qu’à cela ne tienne.
Une fois la marchroutka pleine à craquer (il y a même des strapontins dans les allées !), il est temps de reprendre la route vers Tbilissi, où cette journée à Gori avait commencé.
Informations pratiques
- La ville de Gori se situe à 85 kilomètres à l’ouest de Tbilissi. Comptez environ 1h de trajet par la route ; 1h30 en train (quelques trains par jour).
- L’option la plus pratique et économique pour se rendre à Gori depuis Tbilissi est la marchroutka (minibus partagé) : comptez 5 GEL (moins de 2€) ! Des marchroutka partent régulièrement depuis la gare routière de Didube.
- Une alternative est de découvrir Gori en excursion organisée, combinée avec le site troglodyte d’Ouplitsikhe : une autre curiosité de la Géorgie. Voir les offres d’excursions sur GetYourGuide.



Cet article a été rédigé sur la base d’un voyage effectué en juin 2025.
Voyager à Gori : fiche pratique
- Se rendre en Géorgie :
- Se rendre à Gori depuis Tbilissi :
- Depuis la gare routière de Didube, au nord de Tbilissi, le trajet en marchroutka jusqu’à Gori prend 1h environ, et coûte 5 GEL (environ 1,5€ – tarifs 2025).
- Il est possible d’opter pour une excursion à la journée, combiné avec la visite du site troglodytique d’Uplistsikhé (à une dizaine de kilomètres de Gori) : voir les activités pour découvrir Gori au départ de Tbilissi avec GetYourGuide.
- Découvrir la Géorgie en circuits tout inclus (vols/transferts) :
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