Nichée entre montagnes et influences millénaires, la Géorgie séduit par la richesse de son patrimoine, à la croisée de l’Europe et de l’Asie. Si Tbilissi captive à elle seule, il serait dommage de ne pas s’aventurer dans ses environs. À moins d’une heure de route, Mtskheta, ancienne capitale royale et cœur spirituel du pays, offre un concentré d’histoire, de légendes et de paysages à couper le souffle.
Dans cet article, je vous raconte mon expérience d’une excursion d’une demie-journée à Mtskheta, en passant par le monastère de Jvari. Deux lieux sacrés parmi les plus importants de Géorgie. Avec au retour un détour par un monument étonnant : le mémorial de l’histoire nationale (Chronicles of Georgia), juste à côté de la mer de Tbilissi !
Sommaire de l’article :
- Le choix d’une excursion d’une demie-journée au départ de Tbilissi
- Le point de départ : un rendez-vous au Giant Bicycle monument
- Le monastère de Jvari, aux origines de la Géorgie chrétienne
- Mtskheta, l’ancienne capitale de Géorgie
- À Mtskheta, la cathédrale de Svetitskhoveli
- Le mémorial de l’histoire nationale (Chronicles of Georgia)
- Informations pratiques
Le choix d’une excursion d’une demie-journée au départ de Tbilissi
Mtskheta est une ville importante dans le patrimoine historique et culturel de la Géorgie. La ville se situe à une demie-heure de route à peine de Tbilissi, la capitale du pays, ce qui en fait une excursion facile à faire depuis la capitale de la Géorgie.
De nombreuses agences sur place proposent ainsi, depuis Tbilissi, des excursions avec guide et transport vers Mtskheta, sa vieille ville avec la cathédrale de Svetitskhoveli, et le monastère de Jvari qui domine la ville.
Envie de découvrir Mtskheta, l’ancienne capitale de Géorgie ? Voici ma sélection d’excursions organisées, proposées sur Getyourguide :
- Des excursions sur une demie-journée (5h environ) :
- Des excursions sur une journée (10h environ) :
Pour ma part, je n’avais plus qu’une journée de libre dans mon planning pour une telle excursion. Et je voulais aussi avoir un peu de temps pour visiter le musée national de Tbilissi. J’ai donc fait le choix d’une excursion sur une demie-journée (organisée par BFT GROUP). Je vous en raconte le déroulé complet dans la suite de cet article…

Le point de départ : un rendez-vous au Giant Bicycle monument
Je l’avoue, un autre point qui m’a motivé à ne pas opter pour une excursion d’une journée : je n’avais pas forcément envie de me lever aux aurores ! D’autant qu’à Tbilissi, la journée de travail commence plutôt tard (vers 10h) et les hôtels sont calés sur ces horaires : dans l’hôtel où je séjournais à Tbilissi, le petit-déjeuner ne commençait à être servi qu’à 8h !
Pour cette excursion d’une demie-journée, le point de rendez-vous est fixé au Giant Bicycle monument de Tbilissi. Comme son nom l’indique, c’est une sculpture monumentale en forme de grand vélo, au bout de l’avenue Roustavéli : l’artère principale de Tbilissi.
Le rendez-vous est fixé à 9h, et c’est à un quart d’heure à pied de mon hôtel. Il est conseillé d’arriver un quart d’heure à l’avance. À mon arrivée, deux guides avec leur écharpe rouge attende les touristes, devant le minivan qui nous servira de moyen de transport pour la journée. Une marchroutka version grand confort, pour les touristes !
Ce matin, nous ne serons dans le minibus qu’un petit groupe de 7 touristes (moi-même, une Allemande, un Suédois, un Pakistanais, une Chinoise et deux Chypriotes !). D’après notre guide, le conflit entre l’Iran et Israël déclenché quelques jours avant mon séjour à Tbilissi a annulé quelques vols, et un creux (temporaire) pour le tourisme en Géorgie se fait sentir…
Nous prenons la route direction le premier arrêt de cette demie-journée d’excursion : le monastère de Jvari. Notre guide du jour : Freddy (un Géorgien qui aborde fièrement la même moustache que Freddy Mercury).
Le trajet de 45 minutes est rapidement l’occasion de s’en rendre compte : notre guide Freddy parle beaucoup. Il le précise d’emblée : aujourd’hui, il n’est pas que notre guide, mais aussi notre « ami géorgien ».

Le monastère de Jvari, aux origines de la Géorgie chrétienne
Les 45 minutes de route se passent plutôt rapidement, et nous arrivons au monastère de Jvari. L’occasion de mesurer que la Géorgie dispose aussi de quelques coins bien touristiques…
Le petit parking au pied du monastère est rempli de minibus, voire de cars plus grands, qui déversent leur flot de touristes qui (comme moi) viennent apprécier ce monument important de l’histoire de la Géorgie.
Le monastère de Jvari tire son nom d’un épisode fondateur de la christianisation de la Géorgie (jvari signifie « croix » en géorgie). Au début du 4e siècle, sainte Nino, figure majeure de l’évangélisation du pays, aurait planté une grande croix de bois sur cette colline surplombant Mtskheta. Selon la tradition, cette croix aurait attiré les pèlerins avec ses pouvoirs miraculeux.

Pour protéger ce symbole sacré, une première petite église fut construite, avant que l’actuel édifice à plan cruciforme ne soit érigé au 6e siècle. L’église fut soigneusement conçue pour abriter la croix originelle en son centre (toujours visible aujourd’hui à l’intérieur). Le monastère de Jvari est l’un des premiers exemples d’églises à dôme dans le Caucase.
Aujourd’hui, le monastère de Jvari serait encore l’un des sites sacrés les plus importants de Géorgie. Pourtant, le site semble aujourd’hui laissé entre les mains des touristes : aucune Géorgien en vue durant mon passage…
Depuis les hauteurs du monastère de Jvari, le panorama sur la région est saisissant : on domine la confluence des rivières Aragvi et Koura (qui traverse Tbilissi), encadrée par les montagnes du Grand Caucase. Avec au pied, Mtskheta, l’ancienne capitale de la Géorgie.
C’est d’ailleurs ce qui semble attirer les touristes ici, plutôt que l’histoire de ce site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO… Et bien sûr, je cède moi-même volontiers à l’envie d’immortaliser la belle vue !

Mtskheta, l’ancienne capitale de Géorgie
Justement, nous reprenons la route vers Mtskheta, à environ 20 minutes de route. Située à une trentaine de kilomètres de Tbilissi, Mtskheta est l’une des plus anciennes villes du pays et un haut lieu du christianisme géorgien.
Capitale du royaume d’Ibérie jusqu’au 5e siècle, la ville de Mtskheta est l’un des passages obligés des circuits touristes au départ de Tbilissi ou vers le nord de la Géorgie. Là encore, tout est fait pour accueillir le touriste, à commencer par le grand parking sur lequel nous nous garons, où les grands cars de tourisme ont de quoi se garer en nombre…
Du parking, on entre dans la ville de Mtskheta par une ancienne porte qui donne directement sur de petites ruelles pavées très charmantes. Stupeur au moment de la franchir : nous voilà comme à Disneyland, et un photographe nous attend pour immortaliser le moment en photo-souvenir…
Avant de nous faire entrer, notre guide Freddy s’arrête : l’excursion proposait une option de dégustation de vin géorgien ; notre guide nous demande qui est intéressé. Sur notre groupe de 7 personnes, seule l’un d’entre nous avait semble-t-il opté en ligne pour l’option. Mal à l’aise à l’idée de déguster en tête à tête son verre de vin, tout géorgien qu’il soit, avec notre guide, il indique finalement préférer profiter librement de son temps à Mtskheta…
Nous reprenons notre marche à travers les ruelles, direction le monument le plus important de Mtskheta : la cathédrale de Svetitskhoveli. En chemin, les échoppes vendent divers souvenirs : artisanat, miel, tchourtchkhela (ces longues confiseries typiquement géorgiennes). D’ailleurs, notre guide nous arrête devant l’un des stands de tchourtchkhela : « les meilleurs de Mtskheta, et bien moins chers qu’ailleurs ! ». Dans le groupe, peu de dupes…

À Mtskheta, la cathédrale de Svetitskhoveli
Le nom de la cathédrale de Svetitskhoveli, qui signifie « pilier vivifiant » en géorgien, fait référence à une légende miraculeuse autour d’un pilier sacré. C’est sous ce pilier (facilement identifiable à l’intérieur de l’église) que serait enterré un morceau du linceul du Christ, rapporté à Mtskheta par un habitant de Jérusalem au 1er siècle.
La cathédrale de Svetitskhoveli fut aussi pendant longtemps le lieu de couronnement et de sépulture des rois de Géorgie. À ce titre, elle demeure un symbole national aussi bien que spirituel pour toute la Géorgie.
L’église actuelle, érigée entre 1010 et 1029, repose sur une structure antérieure datant du 4e siècle. À l’intérieur, en regardant bien, on peut d’ailleurs observer quelques traces de cet « empilement » de structures (notamment au niveau de certains piliers)…

L’empilement n’est pas qu’architectural : il est aussi culturel. Au sol, des tombes mélangent les alphabets géorgiens et cyrilliques. Sur les murs, des graffitis gravés en russe témoignent de la persécution des chrétiens orthodoxes, notamment durant l’ère soviétique. Paradoxalement, aujourd’hui, ils nous font ressentir au contraire la résilience de l’identité géorgienne !
Enfin, la cathédrale de Svetitskhoveli a aussi conservé pendant plusieurs siècles les reliques de la croix de sainte Nino, ou croix de la Grappe (une croix dont les bras sont légèrement incurvés vers le bas). La croix a été déplacée à de multiples reprises, jusqu’en Arménie, pour la protéger des invasions multiples de la Géorgie (notamment mongoles ou perses).
Depuis 1802, la croix de sainte Nino peut être vue dans la cathédrale de Sion, à Tbilissi. À l’extérieur de la cathédrale de Svetitskhoveli, on peut encore voir une version moderne de cette croix typique de Géorgie.

Le mémorial de l’histoire nationale (Chronicles of Georgia)
Après un temps libre à Mtskheta, nous revenons vers Tbilissi pour le dernier arrêt de notre demie-journée. Un arrêt étonnant : le mémorial de l’histoire nationale (ou Chronicles of Georgia), près du réservoir de Tbilissi.
Avant d’y arriver, nous traversons la « banlieue soviétique » de Tbilissi : d’immenses barres d’immeubles au style soviétique, toutes sur le même modèle, qui accusent leur âge… Cela contraste avec certains des beaux immeubles colorés du centre-ville de Tbilissi !

Érigé à partir de 1985 sur les hauteurs nord de Tbilissi, le monument Chronicles of Georgia est l’œuvre du sculpteur géorgien Zurab Tsereteli, connu pour ses réalisations monumentales dans l’espace post-soviétique. L’ensemble, encore inachevé, devait initialement célébrer les 2000 ans du christianisme et les 3000 ans de l’État géorgien.
Le monument se compose d’imposantes colonnes de bronze et de basalte, hautes de plus de 30 mètres. Elles représentent des rois, des reines, divers héros nationaux… et même des scènes bibliques ! Le projet a été interrompu après l’effondrement de l’URSS, laissant le site inachevé (il était notamment prévu que les colonnes soient recouvertes d’un grand toit).

Aujourd’hui, le monument permet surtout de profiter d’une vue spectaculaire sur la mer de Tbilissi, un vaste réservoir d’eau artificiel qui alimente la vie en eau potable. Juste à côté du monument, une petite église orthodoxe (fermée lors de ma visite) étonne par sa présence, qui parait un peu incongrue…
Pour de nombreux Géorgiens, les Chronicles of Georgia suscitent des sentiments ambivalents. Le monument semble plutôt perçu comme un vestige un peu envahissant et mégalo de l’ère soviétique. Et semble, comme en haut du monastère de Jvari, davantage attirer les touristes que des Géorgiens.
Informations pratiques
- Mtskheta se trouve à environ 25 km du centre-ville de Tbilissi. Comptez 30 à 40 minutes en voiture ou en taxi, selon la circulation. Des minibus (marchroutkas) partent aussi régulièrement depuis la gare de Didube.
- Pour le monastère de Jvari, il faudra prendre un taxi depuis le centre de Mtskheta (pas de transports en commun). C’est pour cette raison que le plus simple est d’opter pour une excursion organisée depuis Tbilissi (à partir d’une dizaine d’euros sur Getyourguide).
- Une demie-journée suffit à profiter des lieux.
- Dans les lieux de culte, et notamment à l’intérieur de la cathédrale de Svetitskhoveli, une tenue correcte est nécessaire. Évitez les shorts et les débardeurs ! Des foulards sont mis à disposition gratuitement à l’entrée.



Cet article a été rédigé sur la base d’un voyage effectué en juin 2025.
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