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Turkestan, le Kazakhstan de la Route de la soie

Le récit de ma découverte de Turkestan, au sud du Kazakhstan, l'un des plus importants lieux de pèlerinage du monde turcique, grâce au mausolée d'Ahmed Yasavi.

Vue sur le mausolée d'Ahmed Yasavi à Turkestan (Kazakhstan) depuis les ruelles de l'ancienne citadelle du 16e siècle
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Le 19/11/2025

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Le 19/11/2025

Lors de mon voyage au Kazakhstan, j’ai eu l’occasion de découvrir l’immense variété de ce pays méconnu. De l’ancienne capitale Almaty, au pied des monts Tian (une grande chaîne de montagnes d’Asie centrale) à l’actuelle capitale un peu mégalo Astana, en passant par les immenses steppes ou des villes du nord à la forte influence russe, il y a de quoi voir. Au sud du Kazakhstan, non loin de la frontière avec l’Ouzbékistan, l’ambiance est beaucoup plus orientale. Ici, on est sur le tracé de l’ancienne Route de la soie ! Une ville permet plus que tout de se noyer dans cette folle ambiance : Turkestan.

Dans cet article, je vous raconte ma découverte de la ville de Turkestan, la plus orientale des villes kazakhs, sur l’ancienne Route de la soie. Je vous dresserai un panorama complet des lieux importants que j’y ai vus, et vous détaillerai comment vous rendre dans cette ville incontournable.

Mon arrivée en train à Turkestan, depuis Chymkent

Avant d’arriver à Turkestan, j’ai passé une journée à Chymkent (on trouve aussi d’autres orthographes : Shymkent, Chimkent…). Située à un peu plus de 150 kilomètres au sud-est, Chymkent est la troisième ville du Kazakhstan par sa population, derrière Almaty et Astana.

Pour rejoindre Turkestan depuis Chymkent, j’ai opté pour le train. Comme toujours au Kazakhstan, malgré la distance relativement faible qui sépare les deux villes, il faut prendre son temps. Prévoir 3h30 de train ! Mais le billet m’a couté 2350 KZT, soit un peu moins de 4€ seulement.

Le trajet se fait dans une ambiance très différente du train de nuit que j’ai pris entre Almaty et Astana. Le train est rempli de vendeurs ambulants qui parcourent les compartiments pour vendre nourriture, vêtements, jouets, parfums, produits électroniques : bref, un vrai bazar à bord…

Le trajet entre Chymkent et Turkestan n’est qu’une petite partie du voyage de ce train, qui relie Almaty à Aktioubé. Pour faire l’intégralité de ce trajet, qui traverse le Kazakhstan du sud au nord, le train met quasiment deux jours !

J’arrive à Turkestan en milieu d’après-midi. La gare se situe à l’ouest de la ville, et ma première mission est de commander un Yandex vers mon hôtel, le Hompton by Hilton Turkistan. Mon hôtel a le mérite de se situer juste à côté de l’attraction principale de la ville : le mausolée de Ahmed Yasavi.

Vue sur le quai de la gare de Turkestan, à l'arrivée de mon train depuis Chymkent (Kazakhstan), en octobre 2025
La vue sur le quai de la gare de Turkestan, à l’arrivée de mon train depuis Chymkent

Le Mausolée de Ahmed Yasavi, l’emblème de Turkestan

Turkestan, la Mecque du Kazakhstan

Car vous ne le saviez peut-être pas encore, mais Turkestan est une ville spirituelle très importante au Kazakhstan. En effet, pour les musulmans turciques (qui regroupent une bonne partie de la Turquie et de l’Asie centrale), Turkestan est un peu l’équivalent de La Mecque. Dans cette région du monde, on considère d’ailleurs que faire trois pèlerinages à Turkestan équivaut à un pèlerinage à La Mecque (le célèbre hajj)…

La raison ? Turkestan est la ville où est enterré Ahmed Yasavi, l’un des plus célèbres poètes soufis (un courant mystique de l’Islam). Il est mort dans la ville en 1166 : Turkestan s’appelait alors Yasi.

Ahmed Yasavi s’était retiré dans la ville, et menait une vie essentiellement méditative. On raconte même qu’il vivait reclus dans une cellule souterraine qu’il avait creusé de ses propres mains ! Quand Ahmed Yasavi est mort en 1166, une petite tombe lui a été construite à Yasi.

Le poète laissa des textes qui figurent encore aujourd’hui parmi les plus importants du monde turcique. Près de deux siècles après sa mort, à partir de 1389, le conquérant turco-mongol Tamerlan commande un mausolée gigantesque pour lui rendre hommage. Mais Tamerlan meurt en 1405, avant que la mausolée n’ait pu être achevé. Le grand mausolée de Ahmed Yasavi à Turkestan restera dans cet état jusqu’à nos jours.

Entre temps, symbole de son importance croissante, la ville de Yasi devient au 16e siècle la capitale d’un khanat (un royaume local). C’est à cette période qu’elle adopte le nom de Turkestan. De nombreux khans (les dirigeants du khanat) se font enterrer près du mausolée d’Ahmed Yasavi.

Vue large sur le mausolée d'Ahmed Yasavi à Turkestan (Kazakhstan)
Le mausolée d’Ahmed Yasavi est l’un des lieux de pèlerinage les plus importants pour les musulmans turciques

Le renouveau du mausolée d’Ahmed Yasavi, comme marqueur de l’identité kazakh

Durant l’époque soviétique, Ahmed Yasavi est considéré comme un penseur réactionnaire. Paradoxalement, dès la chute de l’URSS, c’est aussi ce qui sera la source de son renouveau : il constitue alors un formidable marqueur de l’identité kazakh, qui cherche à s’affirmer dès l’indépendance en 1991.

En 2002, le mausolée d’Ahmed Yasavi à Turkestan devient le premier monument du Kazakhstan classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO. Une reconnaissance de l’importance du mausolée inachevé.

Aujourd’hui, le mausolée d’Ahmed Yasavi attire chaque année quelques centaines de milliers de pélerins, principalement du Kazakhstan et des pays voisins. La ville compte bien en profiter pour développer le tourisme, avec des aménagements impressionnants autour du mausolée : c’est notamment le cas avec le récent complexe du Caravansérail, juste à côté…

Peu de temps avant mon voyage, j’avais lu un article du Astana Times qui estimait à environ 25 000 le nombre de visiteurs étrangers à Turkestan en 2024… dont seulement à peine 400 Français ! Aucun doute, ici, vous serez en dehors des sentiers battus du tourisme de masse.

La visite du site autour du mausolée d’Ahmed Yasavi : mosquée souterraine, bains orientaux…

Le mausolée d’Ahmed Yasavi est la pièce maîtresse d’un immense site historique, dans un grand parc joliment mis en valeur. Le parc a d’ailleurs dû être récemment réaménagé, lui aussi, car avant mon voyage j’avais vu plusieurs photographies des lieux qui m’avaient laissé croire que le site était beaucoup plus « au milieu de nulle part » qu’il ne l’est en réalité…

Le site est librement accessible, et on peut s’y promener gratuitement. Depuis le nord du mausolée, on peut traverser l’ancienne citadelle construite entre le 16e et le 19e siècle, et ses remparts. À l’ouest, plusieurs vieux bâtiments illustrent l’importance de la nécropole de Turkestan au fil des siècles : une ancienne (et atypique) mosquée souterraine du 12e siècle, ou encore les anciens bains orientaux de Turkestan… Construits au 16e siècle, les bains de Turkestan ont accueilli les pèlerins jusqu’en 1975, avant de devenir un musée en 1979.

Vue des jardins autour du mausolée d'Ahmed Yasavi à Turkestan (Kazakhstan)
Le parc et les jardins autour du mausolée d’Ahmed Yasavi sont ouverts en accès libre, ce qui permet d’en profiter à toutes les heures de la journée

On peut surtout contempler de l’extérieur l’architecture incroyable du mausolée d’Ahmed Yasavi. Lors de ma visite, le portail avant est en travaux, et c’est surtout depuis l’arrière du bâtiment que la vue est splendide : on peut admirer tous les détails des riches décorations des dômes. La façade est impressionnante, et il faut remarquer un détail : les briques ocres sont horizontales, tandis que les briques bleues (azur et foncé) sont verticales.

Si l’accès au parc est gratuit, il faudra toutefois vous munir d’un billet payant pour rentrer à l’intérieur des bâtiments de la nécropole, comme le mausolée d’Ahmed Yasavi. S’il serait dommage de manquer la visite, force est d’avouer que la visite de l’intérieur du mausolée d’Ahmed Yasavi est plutôt décevante : seules deux salles sont accessibles au public (sans la grande salle). Et l’immense kazan (chaudron remplie d’eau bénite, offert par Tamerlan) de plus de 2 tonnes est caché sous les échafaudages de travaux.

Vue de détail de la façade arrière du mausolée d'Ahmed Yasavi à Turkestan (Kazakhstan)
Il faut prendre le temps d’admirer les détails de l’architecture du mausolée d’Ahmed Yasavi

Le Caravansérail, la Route de la soie… version 21e siècle !

Le caravansérail, une halte historique en Asie centrale

Sur la carte de la ville, non loin du mausolée d’Ahmed Yasavi, un nom de lieu retient mon attention pour la suite : le Caravansérail. Dans cette région du monde, un caravansérail était un grand bâtiment qui permettait autrefois aux caravanes de marchands de faire une halte. Le caravansérail est à la fois une auberge où se reposer et un restaurant où se ravitailler : une sorte de « bed and breakfast » d’antan !

On retrouve des caravansérails dans différentes régions du monde, sous des appellations variées (par exemple, le fondouk au Maghreb). Celui-ci nous rappelle que Turkestan est une ville millénaire, située sur le tracé de l’ancienne Route de la soie. Comme vous pouvez l’imaginer, les caravansérails étaient en effet nombreux sur cette route de voyageurs (d’ailleurs, le mot « caravansérail » vient de l’iranien).

Une sculpture représentant une caravane de chameaux, tels qu'il en passait beaucoup à Turkestan à la grande époque de la Route de la soie
Une sculpture représentant une caravane de chameaux, tels qu’il en passait beaucoup à Turkestan à la grande époque de la Route de la soie

Le Caravansérail de Turkestan, une version modernisée mais à l’allure presque authentique

Surprise : alors que je m’imaginais un bâtiment historique, le Caravansérail de Turkestan est en réalité un grand centre commercial moderne.

Sa construction a débuté en décembre 2019… et cela sent encore un peu le neuf ! Le complexe, qui s’étend sur plus de 20 hectares, est étonnamment calme lors de mon passage, pour ne pas dire désert. À vrai dire, même certains magasins semblent encore désespérément vides… Le complexe reste d’une beauté remarquable, construit autour d’une sorte de canal. Avec le ciel bleu immaculé et les couleurs ocre qu’il prend au coucher du soleil, le spectacle vaut le coup d’œil ! Dans les allées, des hauts-parleurs diffusent de la musique locale, pour finir de nous plonger dans l’ambiance.

Oui, le Caravansérail de Turkestan n’a rien d’un monument historique, mais malgré tout, il réussit à conserver un certain aspect authentique. Après tout, à l’époque de la Route de la soie, les caravansérails « d’époque » n’avaient rien d’historiques non plus : il s’agit de lieux utilitaires, où se reposer et se restaurer. Tout comme le Caravansérail d’aujourd’hui, à Turkestan…

L'architecture moderne du complexe Caravansérail de Kazakhstan
Le complexe Caravansérail offre une architecture moderne et impressionnante, en particulier à la tombée du jour

Une pause gourmande au Wow Plov

D’ailleurs, le soir, c’est ici que je mangerai en terrasse, au restaurant Wow Plov. Un petit restaurant en extérieur qui propose une cuisine locale, marquée par les influences de l’Ouzbékistan voisin. Signe que Turkestan est une ville où le tourisme se développe : les serveurs parlent même quelques mots d’anglais ! Une rareté au Kazakhstan…

Au menu ce soir, de la cuisine kazakh locale : une salade achichuk (la salade tomate-oignons locale), un plov (un riz pilaf local) puis en dessert un chak-chak (un gâteau de pâte et de miel). Un vrai régal !

Un plov et une salade achichuk, deux plats typiques de la cuisine locale
Un plov et une salade achichuk, deux plats typiques de la cuisine locale

La grande mosquée Ahmed Yasavi

À Turkestan, Ahmed Yasavi n’a pas seulement un mausolée : il a aussi une mosquée à son nom ! À quelques centaines de mètres, entre le mausolée et le Caravansérail, se trouve en effet la mosquée Ahmed Yasavi de Turkestan.

Cette mosquée est très récente, puisqu’elle a été inaugurée en avril 2015. Signe de l’influence de Turkestan dans le monde turcique, le projet de construction d’une nouvelle mosquée a été largement financé par le gouvernement turc.

Après ma visite du Caravansérail, je me rapproche de la mosquée Ahmed Yasavi une fois la nuit tombée. La mosquée est sublimée par un magnifique éclairage vert, la couleur la plus importante de l’islam. Je pénètre dans l’enceinte de la mosquée, puis je franchis la porte pour tenter d’en apercevoir l’intérieur. Malheureusement, je n’irai pas plus loin car, à peine en train de me déchausser, un croyant qui sortait me fait comprendre un peu sèchement que je ne suis pas le bienvenu ici. Dont acte.

Vue sur la mosquée Ahmed Yasavi, inaugurée en 2015 à Turkestan (Kazakhstan), avec son éclairage nocturne vert
La mosquée Ahmed Yasavi, inaugurée en 2015, est joliment mise en valeur la nuit avec son éclairage vert

Ma visite du musée Yasawi, le musée du patrimoine de Turkestan

Le lendemain matin, je consacrerai une partie de ma journée à la visite de quelques musées de Turkestan. La ville développe en effet, autour du site du mausolée d’Ahmed Yasavi, une offre culturelle importante. Les lieux sont en pleine mutation, comme pour préparer l’arrivée d’un tourisme plus important dans cette région du Kazakhstan sur l’ancienne Route de la soie.

Parmi les musées de Turkestan, je visite en particulier le musée Yasawi (ou musée Yasavi, du nom du poète Ahmed Yasavi, toujours lui !). Le musée se trouve dans un joli bâtiment, à quelques pas de la mosquée moderne. Le musée présente une architecture remarquable, qui rappellerait presque l’architecture de l’opéra de Sydney.

À l’intérieur, comme souvent au Kazakhstan, le musée ne brille pas par la pédagogie de ses explications (qui sont traduites en anglais, c’est déjà ça !). Mais il offre, au sein de ses quelques salles, de jolis dioramas qui permettent de se replonger dans la vie nomade d’autrefois de cette région du sud du Kazakhstan. Au centre du bâtiment, une grande salle expose diverses pièces historiques, autour du thème central de l’eau.

Une demie-heure vous suffiront pour faire le tour du musée. Mais l’entrée du musée en vous coûtera que quelques euros.

Comme souvent dans les musées kazakhs, les salles du musée Yasawi exposent de nombreux dioramas de la vie quotidienne d'autrefois
Comme souvent dans les musées kazakhs, les salles du musée Yasawi exposent de nombreux dioramas de la vie quotidienne d’autrefois

Le Turkestan plus vivant : direction le bazar Kuanysh

Avant de terminer la journée (la dernière de mon séjour de 10 jours au Kazakhstan !), je souhaite faire un dernier tour dans un bazar. Depuis mon arrivée à Turkestan la veille, je suis resté exclusivement dans le quartier autour du mausolée d’Ahmed Yasavi, et j’ai l’impression d’être resté dans une zone un peu aseptisée. J’ai envie d’aller découvrir un Turkestan plus authentique, au milieu des « vraies gens ».

C’est à pied que je me dirige vers le bazar Kuanysh, à presque une heure de marche, plus à l’ouest. Sur le chemin, le long d’une des routes principales de la ville, je croise de nombreux jeunes qui sortent de l’université : ouf, un peu de vie ! Dès que l’on s’écarte de cette artère, les routes sont davantage défoncées. Les canalisations de gaz serpentent le long des rues, à quelques mètres du sol : plus pratiques à entretenir que si elles étaient enterrées…

J’arrive enfin au bazar Kuanysh. La vie bat son plein ici, même au milieu de l’après-midi. Plusieurs zones cohabitent : un marché de fruits et légumes en extérieur ; ça et là, quelques stands de nourriture ou de fruits secs. Là, sous des halles couvertures, un bazar au sens propre : les échoppes débordent d’objets qui cohabitent de manière invraisemblable.

Un marchand ambulant de fruits secs et de miel, au bazar Kuanysh de Turkestan (Kazakhstan)
Un marchand ambulant de fruits secs et de miel, au bazar Kuanysh de Turkestan

Le retour à Almaty, depuis l’aéroport de Turkestan

Cette deuxième journée à Turkestan s’achève, et après un dernier tour du mausolée d’Ahmed Yasavi, qui restera évidemment l’attraction majeure de cette halte agréable sur la Route de la soie au Kazakhstan, je retourne à mon hôtel chercher mes bagages. Il est temps de rejoindre l’aéroport de Turkestan, situé à une trentaine de minutes du centre-ville.

Cet aéroport moderne est au construit au bout d’une longue ligne droite de plus de 15 kilomètres, que mon chauffeur parcourt à vive allure.

C’est depuis l’aéroport de Turkestan que j’embarquerai pour un vol avec la compagnie low-cost FlyArystan vers Almaty, où je passerai (déjà) ma dernière nuit au Kazakhstan.

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Informations pratiques

  • Turkestan est accessible en train depuis Chymkent (3h30, tickets à partir de 2350 KZT soit un peu moins de 4€ sur tickets.kz).
  • L’aéroport de Turkestan est situé à environ 30 minutes du centre-ville en taxi (ou Yandex, le Uber local). Des vols directs de/vers Almaty et Astana avec la compagnie aérienne kazakh FlyArystan.
  • Prévoir au moins une journée complète pour découvrir Turkestan. Si vous avez plus de temps, vous pourrez profiter également de sites historiques dans les environs (notamment la mausolée de Arystan Bab, à environ 60km plus au sud de la ville).

Cet article a été rédigé sur la base d’un voyage effectué en octobre 2025.

Voyager au Kazakhstan : fiche pratique

  • Se rendre au Kazakhstan :
    • les deux grands aéroports internationaux du pays sont Astana (au nord) et Almaty (au sud) : des vols réguliers avec Air Astana (la compagnie nationale), Qatar Airways, Turkish Airlines, LOT…
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