Le Duomo de Florence, symbole de la Renaissance

Florence, berceau de la Renaissance, déploie ses trésors d’art et d’architecture à chaque coin de rue. Parmi eux, aucun n’égale le Duomo, chef-d’œuvre emblématique qui domine la ville de sa coupole majestueuse. À la fois prouesse technique, joyau artistique et symbole de la fierté florentine, il constitue une étape incontournable pour quiconque souhaite percer les secrets de l’ancienne capitale des Médicis.

Dans cet article, je vous fais découvrir le célèbre Duomo de Florence. Vous aurez un aperçu de quelques-unes des attractions de la cathédrale Santa Maria del Fiore : dont le baptistère Saint-Jean, la coupole spectaculaire signée de Brunelleschi, et le campanile de Giotto.

Le Duomo de Florence, un des emblèmes de l’Italie

Situé en plein cœur de la ville, le Duomo de Florence (ou plus précisément, la cathédrale Santa Maria del Fiore) est l’un des édifices les plus emblématiques d’Italie. Il domine la Piazza del Duomo avec sa coupole majestueuse et sa façade spectaculaire en marbre blanc, vert et rose.

La construction du Duomo de Florence débute en 1296, sur les plans d’Arnolfo di Cambio, un architecte majeur de l’époque gothique. Les travaux s’étendront sur près de 140 ans. Le bâtiment remplace l’ancienne cathédrale Santa Reparata, dont il conserve encore quelques vestiges, encore accessibles aujourd’hui via la crypte du Duomo.

La cathédrale Santa Maria del Fiore de Florence reflète parfaitement l’ascension de Florence à l’époque médiévale et Renaissance : une cité riche, puissante, et artistique, qui investit dans des monuments à la hauteur de sa réputation. À cette époque, c’est un enjeu de puissance pour les grandes villes italiennes, dans un pays qui est encore loin d’être unifié.

Le chantier du Duomo de Florence réunit plusieurs générations d’artistes florentins de renom. Giotto conçoit le campanile (bien qu’il meure avant sa fin), Andrea Pisano et Francesco Talenti poursuivent les travaux. Plus tard, au 15^e siècle, c’est Filippo Brunelleschi qui résout le casse-tête architectural de la coupole : une prouesse technique encore admirée aujourd’hui !

Au fil du temps, d’autres grands noms enrichissent l’ensemble : Giorgio Vasari réalise ainsi la fresque intérieure de la coupole, tandis que la façade néo-gothique actuelle est achevée seulement au 19^e siècle.

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Le baptistère Saint-Jean et la « Porte du Paradis »

Juste en face de la cathédrale, la première découverte à faire est celle du baptistère Saint-Jean (Battistero di San Giovanni), l’un des plus anciens bâtiments de Florence.

Construit entre le 11^e et le 13^e siècle, le baptistère présente un plan octogonal et une décoration extérieure en marbre similaire à celle du Duomo. Pendant des siècles, tous les Florentins y ont été baptisés, dont le grand poète italien Dante Alighieri (enterré à Ravenne, la capitale de la mosaïque).

À l’intérieur, les visiteurs découvrent un remarquable décor byzantin. La coupole recouverte de mosaïques dorées attire notamment tous les regards. Ces œuvres, commencées au 13^e siècle, racontent des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament, du Jugement Dernier et de la vie de saint Jean-Baptiste. Le Christ en gloire, trônant au centre, domine la composition avec une intensité saisissante. L’effet visuel est renforcé par la lumière qui pénètre par les petites fenêtres, donnant aux mosaïques un éclat presque surnaturel.

À l’extérieur, trois portails richement décorés méritent une attention particulière, et en particulier la « Porte du Paradis », un chef‑d’œuvre de Lorenzo Ghiberti. Réalisée entre 1425 et 1452, cette porte monumentale en bronze doré illustre dix scènes de l’Ancien Testament, avec une finesse et une perspective inédites pour l’époque.

Le saviez-vous ? Michel-Ange (l’auteur de la statue de David exposée à la Galleria dell’Academia de Florence) aurait déclaré que la porte décorée par Ghiberti était digne d’être à l’entrée du paradis… d’où son surnom !

Grimper dans la coupole de Brunelleschi : une expérience !

L’ascension de la coupole est l’un des moments les plus impressionnants d’une visite du Duomo de Florence. Construite entre 1420 et 1436 par Filippo Brunelleschi, cette structure innovante repose sur un double dôme autoportant, sans cintres ni échafaudages (une première à l’époque !). D’une hauteur de 116 mètres, la coupole du Duomo domine Florence et reste aujourd’hui l’une des plus grandes coupoles en maçonnerie du monde.

La montée se fait à pied, en empruntant un escalier étroit de 463 marches. Le parcours traverse les espaces entre les deux coques de la coupole, ce qui permet dans un premier temps d’avoir une vue plongeante sur la nef, puis une fois à l’intérieur d’en observer de près la structure.

Une fois arrivé à la galerie intérieure, les visiteurs approchent au plus près de la fresque du Jugement Dernier, peinte par Vasari et Zuccari au 16^e siècle. L’œuvre, gigantesque et colorée, représente anges, démons, damnés et élus avec un sens dramatique propre à l’époque maniériste.

Tout en haut, le point culminant de la visite reste la terrasse extérieure, qui offre un panorama exceptionnel sur la ville de Florence. Idéal pour avoir un premier aperçu de la ville ou, à la fin du voyage, pour jouer à identifier tous les monuments visités durant son séjour à Florence…

Attention : l’escalier étant très étroit, la montée est déconseillée aux personnes souffrant de claustrophobie ou de vertige. Il est aussi impératif de réserver un créneau horaire à l’avance, car l’accès est limité.

Le campanile de Giotto : une alternative spectaculaire

Situé juste à côté de la cathédrale, le campanile de Giotto est une autre tour emblématique de Florence. Un campanile, c’est l’équivalent italien d’un clocher : en italier, « cloche » se dit « campana ».

Conçu par Giotto di Bondone en 1334, puis poursuivi par Andrea Pisano et achevé par Francesco Talenti, ce clocher gothique mesure près de 85 mètres de haut. De quoi rivaliser avec les tours Garisenda et Asinelli de Bologne ! Contrairement à la coupole, le campanile de Giotto ne comporte pas de décor intérieur spectaculaire, mais sa silhouette élancée et sa façade richement sculptée en font un bijou d’architecture.

La montée s’effectue cette fois via un escalier de 414 marches, sans ascenseur. L’escalier n’est pas aussi étroit que celui de la coupole, si bien que l’ascension du campanile de Giotto est une expérience accessible à tous. Plusieurs niveaux de terrasses permettent de faire des pauses et d’admirer des vues intermédiaires sur la cathédrale Santa Maria del Fiore et la ville.

Le point fort de cette ascension est la vue panoramique sur le Duomo lui-même. Depuis le sommet du campanile, on bénéficie d’une vue imprenable sur la coupole de Brunelleschi, ce qui en fait un excellent complément (voire une alternative) à l’ascension de celle-ci.

Cet article a été rédigé sur la base de voyages effectués en septembre 2016 et en mars 2017.