La ville d’Istanbul est indissociable du détroit du Bosphore, autour duquel elle s’est construite et développé au fil des millénaires. D’un côté, les rives européennes de la ville (avec les quartiers les plus anciens de la ville) et, de l’autre, les rives asiatiques. Sur les 30 km du détroit, seuls trois ponts et un tunnel permettent la traversée entre les deux continents. Est-ce à dire que les échanges entre les deux continents sont maigres ? Non, car les Stambouliotes préfèrent un moyen de transport bien plus efficaces…
Dans cet article, je vous emmène découvrir les célèbres vapurs d’Istanbul, à travers une croisière sur le détroit du Bosphore. L’occasion de faire une traversée aller-retour entre l’Europe et l’Asie en une heure à peine, et découvrir des quartiers très différents d’Istanbul.
Sommaire de l’article :
- Le détroit du Bosphore, la colonne vertébrale d’Istanbul
- Les vapurs : des transports du quotidien stambouliote
- Ma première traversée vers l’Asie : d’Eminönü à Kadiköy
- Une seconde traversée le lendemain : de Karaköy à Üsküdar
- À faire aussi : des croisières plus longues, au coucher du soleil
- Informations pratiques
Le détroit du Bosphore, la colonne vertébrale d’Istanbul
La ville d’Istanbul est construite autour du célèbre détroit du Bosphore, qui relie la mer Noire à la mer de Marmara. Mais cette étroite bande d’eau de 30 kilomètres de long, a pour lui quelque chose en plus de magique, voire de fascinant : le détroit du Bosphore est un trait d’union entre deux continents ! L’Europe, à l’ouest, et l’Asie, à l’est.
L’histoire d’Istanbul – connue jadis sous les noms de Byzance, puis de Constantinople – est indissociable de cette géographie unique. Les grandes puissances s’y sont disputé le contrôle des eaux : les Grecs, les Romains, puis les Ottomans… Tous savaient que celui qui contrôlerait le Bosphore, contrôlerait également les routes commerciales maritimes de la région.
Aujourd’hui encore, près de 40 000 navires traversent le Bosphore chaque année, ce qui en fait l’un des détroits les plus fréquentés au monde.
Mais pour les habitants d’Istanbul, le détroit du Bosphore est bien plus qu’un simple corridor logistique. C’est un horizon familier. Que l’on vive sur les hauteurs de Beyoğlu, sur les rives de Beşiktaş, ou dans les quartiers asiatiques de Kadiköy ou d’Üsküdar : à Istanbul, le Bosphore est partout.

Les vapurs : des transports du quotidien stambouliote
À Istanbul, l’eau n’est pas qu’un décor : c’est un moyen de transport essentiel de la vie stambouliote. Il suffit de se promener le long des eaux pour s’en rendre compte : rapidement, vous vous rapprocherez d’un des quais de la ville, d’où vous pourrez observer le ballet incessant des vapurs.
Ici, les ferrys ne sont pas réservés aux touristes : ce sont des artères vitales pour irriguer la ville. Comme vous et moi prenez le bus : chaque jour, environ 150 000 passagers traversent ainsi le Bosphore en bateau, répartis sur plus de 600 liaisons quotidiennes. C’est rapide, économique, et terriblement plus agréable que les embouteillages interminables du trafic stambouliote !
Les principales compagnies opérant sur le Bosphore sont :
- Şehir Hatlari (compagnie historique publique, fondée en 1851)
- Turyol, opérateur privé très actif sur les lignes courtes
- IDO (Istanbul Deniz Otobüsleri), plus axée sur les liaisons longues et les hydroglisseurs
Les ferrys relient des quartiers emblématiques comme Eminönü, Beşiktaş, Kabataş (côté européen) à Üsküdar et Kadiköy (sur la rive asiatique). Certaines lignes traversent le Bosphore en à peine 20 minutes. D’autres empruntent, le long du Bosphore, des parcours plus touristiques, jusqu’au nord de la ville (Rumeli Kavaği, Anadolu Kavaği…).
La compagnie municipale historique Şehir Hatlari opère notamment les vapurs, ces bateaux jaune et vert emblématiques d’Istanbul. À l’heure actuelle, la compagnie opère 30 bateaux, sur une trentaine de lignes qui desservent une cinquantaine de quais répartis sur les deux continents.

Ma première traversée vers l’Asie : d’Eminönü à Kadiköy
Mon premier défi, arrivé depuis quelques heures seulement à Istanbul ? Réaliser une traversée (aller-retour) entre l’Europe et l’Asie en une heure à peine : à Istanbul, c’est facile !
Pour ma première traversée du Bosphore, je me rends sur le quai d’Eminönü, au sud du célèbre pont de Galata. C’est l’un des plus importants quais d’Istanbul, où converge l’essentiel des lignes de la ville. Le quai d’Eminönü se situe sur la place éponyme, devant la Mosquée neuve d’Istanbul (qui, comme son nom ne l’indique pas, remonte à la première moitié du 17e siècle).
Vous l’aurez sans doute déjà acheté à l’aéroport (à moins que vous n’y ayez, comme moi, acheté… la mauvaise carte), mais si besoin, des machines vous permettent sur place d’acheter ou de recharger votre Istanbulkart. Un signe de plus que le ferry est un moyen de transport comme un autre à Istanbul, comme le bus ou le métro : le ticket est le même !
Les départs des vapurs sont réguliers, toutes les 20 minutes environ. L’heure approche, le vapur accoste à quai. Débarquement d’un flot de passagers, puis les nouveaux passagers rembarquent. Le ferry reprend sa route après une escale d’à peine quelques minutes…
Dès le départ, la traversée est un spectacle : derrière nous, la silhouette majestueuse de la mosquée Süleymaniye ; sur la gauche, la tour de Galata se détache du quartier éponyme. On aperçoit sur la droite le palais de Topkapi et, sur les hauteurs au loin, Sainte-Sophie. Point de vue magique.
Après environ 25 minutes de navigation, nous arrivons à Kadiköy, sur le continent asiatique. Le quartier me parait plutôt quelconque, je rebrousse chemin pour remonter dans le même navire qui m’a déposé là. Retour direct vers Eminönü, et l’Europe.

Une seconde traversée le lendemain : de Karaköy à Üsküdar
Le lendemain, re-belote ! Nouvelle traversée vers l’Asie. Mais cette fois, je partirai du quai de Karaköy, au nord du pont de Galata (du côté de la tour de Galata). Karaköy est un des plus anciens quartiers d’Istanbul, où étaient installés autrefois les artisans de la ville ; aujourd’hui, c’est aussi un quartier branché prisé pour sortir le soir.
Même facilité pour passer les tourniquets avec mon Istanbulkart. Même efficacité du processus d’embarquement. Et, après le départ, même paysage que la veille : la tour de Galata, puis Sainte-Sophie, la Mosquée Bleue, le palais de Topkapi…
Mais cette fois, le vapur ne vire pas à tribord vers le sud, mais continue en pleine ligne droite jusqu’au quartier d’Üsküdar. À l’approche de la rive asiatique, le regard peut se porter sur la tour de Léandre : l’une des icônes d’Istanbul, auréolée de légendes.
L’une de ces légendes raconte par exemple que c’est dans la tour de Léandre (aussi nommée tour de la jeune fille) qu’aurait été enfermée, jusqu’à ses dix-huit ans, la fille d’un sultan. Une façon de la protéger d’un oracle, qui avait annoncé qu’elle mourrait avant cet âge d’une morsure de serpent. Le jour de ses dix-huit ans, le sultan se réjouit d’avoir réussi à déjouer la prophétie : il apporta alors à la jeune fille une corbeille de fruits, duquel surgit… un serpent.
Mais retour à la réalité : le vapur est à quai. Le quartier d’Üsküdar me parait bien plus animé et intéressant que celui de Kadiköy, la veille.
Il ne faut pas hésiter à se perdre dans ce quartier, et la pluie qui s’abat en cette journée de mars ne m’en dissuade pas. Au nord du quai, on peut apercevoir un joli point de vue sur le Pont des martyrs du 15 juillet, le premier pont à avoir enjambé le détroit du Bosphore (construit au début des années 1970). J’ai aussi l’occasion de découvrir un joli marché riche en saveurs (et en mouettes !). Puis découvert, de l’extérieur, la Mosquée Mihrimah Sultan, chef-d’œuvre discret de Mimar Sinan dans le quartier d’Üsküdar. Un quartier loin de l’agitation de Sultanahmet ou de Taksim, très agréable.

À faire aussi : des croisières plus longues, au coucher du soleil
Au-delà des liaisons régulières, plusieurs compagnies proposent des croisières panoramiques, idéales pour poursuivre le découverte des monuments très variés d’Istanbul, depuis un point de vue privilégié : le détroit du Bosphore.. Un itinéraire prisé consiste à aller jusqu’à Anadolu Kavaği, un petit village de pêcheurs au nord d’Istanbul, presque à la sortie vers la mer Noire. On peut y visiter les ruines de la forteresse Yoros.
Les couchers de soleil sont des moments particulièrement spectaculaires pour découvrir Istanbul depuis l’eau. Certes, les dîners-croisières seront bien plus touristiques qu’une traversée du Bosphore en vapur… Tant qu’à faire, les amateurs de kitsch pourront carrément pousser l’audace jusqu’à profiter d’une version avec spectacles de danse du ventre !
Informations pratiques
- Les tarifs dépendent du trajet effectué. En 2025, un billet simple sur les vapurs de la compagnie municipale Şehir Hatları coûte de 30 à 45 TL (moins de 1€). Le plus pratique est d’acheter puis de recharger une Istanbulkart, aussi valable sur les ferrys d’Istanbul.
- Les vapurs circulent à intervalle régulier (toutes les 20 minutes environ) de 6h à 22h. Les horaires des ferrys sont à retrouver sur le site officiel de la compagnie Şehir Hatlari.
- Les principaux quais où embarquer pour une croisière sur le détroit du Bosphore à Istanbul sont : Karaköy et Eminönü (respectivement au nord et au sud du pont de Galata, sur la partie européenne d’Istanbul), Üsküdar (sur le continent asiatique). Plan complet des lignes de vapurs sur le site officiel.



Cet article a été rédigé sur la base d’un voyage effectué en mars 2025.
Voyager à Istanbul : fiche pratique
- Se rendre à Istanbul :
- Se loger à Istanbul :
- Lors de mon séjour à Istanbul, j’ai logé au Doruk Palas Hotel : un élégant boutique hotel dans les hauteurs du quartier de Galata. Optez impérativement pour une chambre en hauteur, avec vue dégagée (et à couper le souffle !) sur la mosquée Süleymaniye, en face. Le petit-déjeuner est inclus, sous forme d’un buffet de mezzés variés.
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