Le Panama constitue une destination touristique en Amérique centrale un peu moins connue que son voisin, le Costa Rica. Pourtant, le Panama a mille atouts à faire découvrir ! Avec notamment des paysages d’une richesse insoupçonnée et une biodiversité parmi les plus riches du monde. Le Panama se découvre d’ouest en Est, en suivant le tracé de la mythique route Panaméricaine. Mais il ne faut pas vous interdire quelques détours…
Dans cet article, je vous emmène découvrir la route qui sépare les villages de San Francisco et de Santa Fe, au Panama (si, si !). Un road-trip panaméen qui prend parfois des airs d’aventure. Le tout, au milieu d’une nature luxuriante et sur une route parfois aux allures de piste…
Sommaire de l’article :
- À Santiago, un détour en dehors de la route panaméricaine
- Le village de San Francisco, au cœur du Veraguas rural
- De San Francisco à Santa Fe : une route entre jungle et montagnes
- Santa Fe, porte d’entrée sur l’un des plus beaux parcs du Panama
- Pour aller plus loin : vers la mer des Caraïbes, jusqu’à Calovébora
- Informations pratiques
À Santiago, un détour en dehors de la route panaméricaine
Trouver son chemin au Panama n’est pas très compliqué. Dans le pays, il n’y a presque qu’une seule route : la Panaméricaine. Cette immense route, qui ressemble à une sorte d’autoroute, traverse le pays d’est en ouest. Elle court du Costa Rica jusqu’à la région du Darién, à la frontière de la Colombie.
La plupart de votre trajet devrait emprunter cette célèbre route du Panama. Mais de temps à autre, il faudra savoir en sortir et s’aventurer sur les routes secondaires du pays.
C’est d’ailleurs l’occasion de faire un tour du monde toponymique sans quitter le Panama : Paris, Buenos Aires, Veracruz ou, comme on le détaillera dans cet article, San Francisco et Santa Fe ! Cela vous rappelera peut-être le tour du monde similaire que j’avais fait début 2020 en Floride…
Premier détour de la route Panaméricaine, donc, au niveau de Santiago de Veraguas, à mi-chemin entre Panama City et David ! Direction le Nord (rien à voir avec Bienvenue chez les ch’tis…), vers le parc national de Santa Fe.
La ville de Santiago de Veraguas est une ville plutôt utilitaire, et rétrospectivement, il ne nous parait guère utile d’y faire davantage qu’un passage. En dehors de la cathédrale de Santiago Apóstol, l’une des rares églises du Panama avec des vitraux, la ville ne nous a pas vraiment charmés. La ville semble surtout servir de dortoir aux voyageurs. En effet, Santiago de Veraguas est la dernière grande ville avant David, à presque trois heures de route d’ici, vers l’ouest.

Le village de San Francisco, au cœur du Veraguas rural
Première étape de ce trajet vers le parc national de Santa Fe : le village de San Francisco ! Rassurez-vous, nous sommes toujours au Panama. Pas la peine de chercher la prison d’Alcatraz dans ce San Francisco panaméen…
Le village de San Francisco est situé dans la province de Veraguas, au centre du Panama. C’est un petit bourg paisible, niché à environ 25 kilomètres au nord de la ville de Santiago de Veraguas. San Francisco est un petit village encore authentique, loin des itinéraires touristiques.
San Francisco bénéficie d’un climat relativement frais en raison de son altitude (même modérée). C’est ce qui en fait un point d’étape agréable pour les voyageurs se dirigeant vers les montagnes de Santa Fe.
En face du commissariat (à côté d’un terrain de basket et d’un centre de santé pour adolescents), un gigantesque panneau « San Francisco de la Montaña » nous indique que nous sommes arrivés à destination. Au Panama, il n’est pas rare de croiser ce type de panneaux à l’entrée des villes.
Depuis Santiago de Veraguas, signalons-le car ce n’est pas forcément commun au Panama, la route était bonne. À l’arrivée dans le village, c’est même du billard : le bitume vient d’être refait !
Parmi les points d’intérêt du village de San Francisco, il faut aller voir son église. Ce lieu de culte, de style baroque, date de 1630 et présente un extérieur en pierres assez inédit au Panama. L’église de San Francisco est l’un des monuments historiques nationaux du Panama.
Comme toujours au Panama, autour de l’église, une charmante place crée le cadre parfait pour une petite pause avant de reprendre la route. Jetez un œil dans les arbres, vous aurez peut-être comme moi la chance d’apercevoir un iguane vert du Panama !
Mais c’est déjà l’heure de reprendre la route direction Santa Fe. Et ce sera un peu plus sportif ! Pourtant, sur la carte, la route qui relie San Francisco à Santa Fe s’étire sur 30 kilomètres à peine.

De San Francisco à Santa Fe : une route entre jungle et montagnes
La route qui mène à Santa Fe serpente à travers les contreforts de la cordillère centrale du Panama. C’est une portion particulièrement pittoresque de la région de Veraguas, avec de belles vues sur les vallées des environs.
Mais notre progression sera ralentie par un obstacle caractéristique du Panama : l’état des routes. La route entre San Francisco et Santa Fe est en théorie goudronnée. Sur notre carte routière, elle apparaît même en vert, ce qui selon la légende la qualifie de « major highway ». La réalité de ce qui nous attend en chemin est un peu différente…
En effet, des travaux de rénovation de la chaussée sont en cours. Sur une très grande partie des trente kilomètres qui relie les deux villages, la route est complètement défoncée. Le revêtement alterne entre ornières, gros cailloux, nids-de-poule et, de temps à autre quand même, un tronçon rénové. Mais on est (un peu) rassuré : de gros semi-remorques empruntent aussi la route…
La route monte progressivement en altitude jusqu’à Santa Fe, passant de zones agricoles ouvertes à des forêts tropicales de montagne. En réalité, le village de Santa Fe n’est perché qu’à quelques 430 mètres d’altitude seulement. On a l’impression que c’est plus, même si cela suffit à rafraichir un peu le fond de l’air. C’est tant mieux !
Sur la route, on croise quelques hameaux qui témoignent d’une vie rurale encore préservée, comme ailleurs au Panama. On y croise des écoliers en uniforme, des agriculteurs à cheval, et parfois des marchands ambulants. Bien que peu fréquentée, cette route est essentielle pour relier les communautés de montagne à la ville de Santiago.
La route reste praticable en voiture classique, même si les conditions peuvent se détériorer en saison des pluies. Compte tenu des nombreux nids-de-poule, la location d’un véhicule de type SUV est un avantage.
La technique ultime pour conduire sur cette route ? Rouler dans les roues d’un des nombreux minibus qui font le trajet entre Santiago et Santa Fe plusieurs fois par jour : leurs conducteurs semblent connaître par cœur le moindre nid-de-poule, et vous indiqueront la trajectoire optimale à prendre !

Santa Fe, porte d’entrée sur l’un des plus beaux parcs du Panama
Après une bonne heure de route (le trajet nous paraitra un peu moins long sur le retour), nous arrivons finalement à Santa Fe. Situé à environ 450 mètres d’altitude, c’est un village de montagne connu pour son climat agréable, sa végétation luxuriante et son atmosphère paisible.
Le village de Santa Fe se trouve au nord de la province de Veraguas, au Panama, dans une vallée entourée de collines couvertes de forêts tropicales. Le village attire depuis plusieurs années les voyageurs en quête de randonnée, de fraîcheur et de nature intacte.
Le cœur de Santa Fe s’organise classiquement autour d’un petit parc central, bordé par des restaurants locaux, quelques auberges et une église. Le marché agricole artisanal (Mercado agricola y artesanal) de Santa Fe vous permettra de ramener quelques souvenirs de votre détour par Santa Fe. Des légumes et de très bons fruits tropicaux à déguster sur place, bien sûr (mention spéciale aux ananas ou aux bananes). Mais aussi des produits artisanaux créés par les communautés indigènes Ngäbe-Buglé : par exemple des objets tressés, des sacs, des chapeaux ou des hamacs…

Santa Fe est surtout réputé pour son accès facile à plusieurs sentiers de randonnée. Le Parque Nacional Santa Fe, créé en 2001, couvre plus de 72 000 hectares de forêts tropicales protégées. Faire une randonnée avec guide vous aidera sans doute à apercevoir la biodiversité très riche du Panama (faune et flore).
Quand nous arrivons, le petit village de Santa Fe est en ébullition, mais pour une raison inhabituelle : c’est l’arrivée d’un des grands trails du Panama. Les participants arrivent au compte-goutte, terminant leur course d’une longueur atteignant, pour les plus téméraires, les 70 kilomètres à travers les montagnes des environs de Santa Fe. On leur dit chapeau !

Pour aller plus loin : vers la mer des Caraïbes, jusqu’à Calovébora
En plus des nombreuses randonnées possibles de la région, depuis Santa Fe, il est également possible de rejoindre la mer des Caraïbes. Depuis quelques années, une route relie Santa Fe au village de Calovébora, sur la côte caraïbe.
Attention : l’état de la route est encore plus précaire que ce que nous avons connu entre San Francisco et Santa Fe (mais peut-être que d’ici votre voyage, vous pourrez profiter d’un revêtement refait à neuf, parfait !).
D’ailleurs, à Santa Fe, la plupart des taxis sont de gros 4x4 Toyota Hilux, un signe qui ne trompe pas…
Mais cette extension du trajet permet de rejoindre l’océan Atlantique à travers une nature encore intacte, dans l’une des régions les plus isolées du Panama (avec la région du Darién, bien sûr). Si vous comptez passer la nuit sur place, à Calovébora (1h30 à 2h de route depuis Santa Fe), soyez prévoyants car seules quelques fondas sauront vous accueillir…
Informations pratiques
- Comptez 1h30 à 2h de route entre Santiago de Veraguas et Santa Fe, en fonction des conditions de circulation (et de l’avancée des travaux de rénovation de la chaussée !).
- Lorsque la route sera entièrement rénovée, n’importe quel véhicule vous permettra de rejoindre Santa Fe. En attendant, privilégiez au moins un véhicule de type SUV, au bas-de-caisse surélevé. Mais un 4x4 n’est pas nécessaire pour découvrir Santa Fe au Panama.
- Des minibus font le trajet entre Santiago de Veraguas et Santa Fe (un passage toutes les demies-heures environ), mais comme ailleurs au Panama, cela peut relever encore plus de l’aventure !



Cet article a été rédigé sur la base d’un voyage effectué en mai 2025.
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