Quand on pense à l’Italie, Ravenne ne vient pas forcément en tête des propositions. Pourtant, la ville jouit d’un patrimoine culturel exceptionnel. Haut lieu de l’Italie entre l’Antiquité et le Moyen-âge, Ravenne a d’abord connu une croissance fulgurante sous l’impulsion des Romains.
Dans cet article, je vous emmène découvrir Ravenne et l’un des arts qui a fait sa renommée mondiale : la mosaïque. Je vous raconterai l’histoire de ce patrimoine classé par l’UNESCO. Et je vous emmènerai également pour une visite de la basilique San Vital et du mausolée de Galla Placidia, deux monuments importants de Ravenne.
Sommaire de l’article :
Ravenne, un joyau de l’Italie accessible en train
Ravenne, ville italienne moyenne située dans la région d’Émilie-Romagne, a été fondée par les Romains. Comme souvent à cette époque, c’est sa situation géographique, proche de la mer Adriatique, qui lui a permis de développer des échanges avec les autres villes côtières de la Méditerranée et ainsi d’accroître sa richesse. Ravenne a joué un rôle crucial dans l’histoire de l’Empire romain tardif et de l’Empire byzantin.
À partir du sixième siècle, Ravenne bascule en effet entre les mains des Byzantins, pour environ deux cents ans. Un évènement qui métamorphosera la cité, en émaillant Ravenne de sites qui deviendront plus tard parmi les plus représentatifs du style architectural byzantin.
Aujourd’hui, la ville de Ravenne est célèbre pour ses mosaïques byzantines, qui datent principalement des 5e et 6e siècles. Ces œuvres d’art, reconnues comme patrimoine mondial de l’UNESCO, ornent les murs et les plafonds de nombreux édifices religieux, tels que la Basilique Saint-Vital et le Mausolée de Galla Placidia. Ravenne a également été un foyer important pour la littérature et les arts, attirant des personnalités comme le poète Dante Alighieri, qui y a passé les dernières années de sa vie.
Ravenne est facilement accessible en train régional depuis d’autres grandes villes italiennes telles que Bologne ou Venise.
La mosaïque, un art qui rayonne à Ravenne
Le témoignage le plus ancien de l’art de la mosaïque a été retrouvé en Mésopotamie et serait daté d’environ 6000 ans.
Très utilisée par les Grecs, la technique se diffusera par la suite dans tout l’empire Romain. C’est à ce moment que l’art de la mosaïque commencera à prendre une tournure artistique, alors qu’il était jusque là surtout réduit à un rôle utilitaire.
Plus tard, sous l’influence des Byzantins, l’art de la mosaïque atteint son apogée. Contrairement à ses prédécesseures, la mosaïque byzantine est essentiellement pariétale, c’est-à-dire qu’on la retrouve principalement sur les murs. Les Romains l’utilisaient plutôt comme revêtement de sol.
Les Byzantins feront émerger deux chefs-lieux pour leur art : Ravenne, en Italie, et Constantinople (l’actuelle Istanbul, sur le détroit du Bosphore).
Mais, à l’inverse de Constantinople, Ravenne a été épargnée par les querelles iconoclastes. C’est à cette époque, à la fin du huitième siècle, que Constantinople se voit interdire le culte des icônes. Une grande partie du patrimoine de Constantinople sera ainsi détruit, faisant alors de Ravenne l’unique capitale mondiale de l’art de la mosaïque.
La basilique San Vital de Ravenne
Ma première visite en arrivant à Ravenne a été celle de la basilique Saint-Vital, ou basilique San Vital en version originale. Comme bon nombre d’autres monuments de la ville, le site est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Sa construction s’achève en 547, après une vingtaine d’années de travaux.
La basilique Saint-Vital est notamment connue pour sa chapelle absidiale, qui abrite de merveilleuses mosaïques du sixième siècle. Elle est séparée de la nef par un arc triomphal recouvert de figures chrétiennes, qui représentent notamment le Christ et les apôtres.
On en prend plein les yeux dès le premier coup d’œil, et on ne sait rapidement plus trop où donner de la tête. Si bien d’ailleurs que le reste de la nef ferait presque pâle figure à côté. Pourtant, la coupole immaculée de peintures mériterait à elle seule le détour. Mais voilà, on est venu jusque là pour les mosaïques, et quelle claque !
Après peut-être un gros quart d’heure de contemplation, il est temps de se diriger vers un autre site exceptionnel situé à proximité immédiate de la basilique : le mausolée de Galla Placidia.
Le mausolée de Galla Placidia : des étoiles même en plein jour !
À quelques dizaines de mètres en sortant, on trouve le mausolée de Galla Placidia. Cet édifice est plus ancien que la basilique Saint-Vital, puisque sa construction remonte au milieu du cinquième siècle.
L’histoire du site reste encore floue. L’édifice aurait été commandé par l’impératrice romaine Galla Placidia, pour accueillir sa tombe, mais il semblerait en fait qu’il ait été surtout utilisé comme lieu de prières. Les sarcophages qu’on peut y apercevoir n’ont vraisemblablement été installés que bien plus tard, au quatorzième siècle. Bien qu’on l’ait longtemps pensé, aucun n’accueillerait les restes de Galla Placidia, plus certainement inhumée à Rome.
Une fois encore, les lieux impressionnent. De l’extérieur, le mausolée ne paie pourtant pas de mine : ses dimensions sont modestes, d’une dizaine de mètres de large seulement, et on ne s’attend pas forcément à grand chose venant de ce petit bâtiment en pierres.
Pourtant, dès le seuil de l’entrée franchi, on est bouchée-bée devant un ensemble exceptionnel de mosaïques.
En particulier, le plafond est orné d’une voûte céleste étoilée assez incroyable. On reste ébahi devant la profondeur de ses bleus, des bleus qui contrastent avec les symboles religieux qui apparaissent quant à eux d’un doré puissant. C’est par exemple le cas de la grande croix chrétienne en plein cœur de la coupole.
Le site est tellement petit que les entrées des visiteurs sont fortement régulées, afin de préserver la pérennité des mosaïques. Mais si vous avez la chance d’y être un jour de faible affluence, comme ce fût mon cas, on prend plaisir à s’ébahir des minutes durant devant ce spectacle, presque seul.
Informations pratiques
- Il est facile d’aller à Ravenne en transports depuis Bologne. En train, compter 1h10 de trajet. Aller-retour dès 15€ (voir les offres).
- La basilique Saint-Vital et le mausolée de Galla Placidia se trouvent à environ 1 kilomètre (15 minutes de marche) de la gare de Ravenne.
- La ville vend un billet unique qui permet une entrée sur chacun de ses sites remarquables, valable 7 jours. L’entrée du mausolée nécessite un supplément. Plus d’informations sur le site officiel.
- Par faible affluence, compter une demie-heure pour visiter ces deux lieux. Beaucoup plus en saison, et la réservation est alors recommandée. Ravenne peut se visiter rapidement sur une journée.



Cet article a été rédigé sur la base d’un voyage effectué en mai 2019.
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