On connaît le Canada pour ses grands espaces. Ses forêts à perte de vue, parées de leurs érables, l’arbre totem du pays, qui prennent de merveilleuses couleurs orangées une fois l’automne venu. Et parfois sublimées même par l’été indien, vous savez, cette saison qui n’existe que dans le nord de l’Amérique…
Dans cet article, je vous emmène pour une promenade dans l’immense parc Stanley de Vancouver (ou Stanley Park, en version originale). Un véritable poumon vert, pour une ville qui en avait à peine besoin.
Sommaire de l’article :
Un poumon vert dans Vancouver
Situé au nord-ouest de la ville, le Stanley Park s’étend sur plus de 400 hectares, aux portes de la ville de Vancouver. On y accède facilement à pied depuis le centre-ville, en une vingtaine de minutes de marche à peine le long de la magnifique baie éponyme.
Le parc est majoritairement recouvert de forêts, une forêt assez proche en densité de celle qu’on aurait pu connaître si on avait débarqué à Vancouver en 1858. C’est à cette date que les premiers colons britanniques (d’abord établis dans la région des Grands Lacs, à l’est du Canada, où se trouvent les chutes du Niagara) peuplent la Colombie-Britannique. Les Britanniques sont attirés par la perspective d’une ruée vers l’or sur les eaux du fleuve Fraser. Long d’environ 1370 kilomètres, le fleuve Fraser traverse la baie de Vancouver avant de se jeter dans le Pacifique.
Le Stanley Park est devenu au fil du temps un lieu de promenade idéal, qui attire aussi bien les touristes que les habitants de Vancouver. Quelques aménagements urbains, dont notamment une grande promenade aménagée tout autour du parc, le long de la baie, rendent l’exploration des lieux agréables, tout en ayant réussi l’exploit de ne pas dénaturer inutilement ce site exceptionnel.

D’une forêt indigène au grand parc urbain d’aujourd’hui
Contrairement à d’autres grands parcs urbains (à l’image de Central Park à New York, qui prend lui aussi parfois ses habits d’hiver), le Stanley Park n’est pas un parc sorti tout droit de l’esprit d’un audacieux architecte paysager. Au contraire, le parc Stanley est un véritable espace naturel de Vancouver, dont l’utilisation et l’environnement ont évolué au cours du temps. En particulier au moment de l’émergence à proximité de la mégapole de Vancouver, aujourd’hui la troisième ville du Canada.
En fait, en dépit du grand boom qu’a connu la région avec la ruée vers l’or de 1858 à destination du canyon de Fraser, les fouilles archéologiques ont permis de mettre au jour des traces de présence humaine dans le Stanley Park qui remontent à plus de 3000 ans. Les terres furent ensuite occupées par différents peuples indigènes des côtes du Pacifique, et notamment par le peuple Squamish qui avaient construit un imposant village dans l’enceinte du parc actuel.
Pendant longtemps, le futur Stanley Park constitue une formidable réserve de ressources naturelles. Ses forêts abondantes, qui recensent près d’un demi-million d’arbres, sont exploitées pour fournir en bois les populations locales. Son ouverture sur les eaux poissonneuses de la baie de Vancouver et de l’océan Pacifique en fait un spot de pêche presque miraculeux.
Mais après l’arrivée des premiers colons, c’est très rapidement le potentiel stratégique du site qui aiguise l’intérêt des militaires britanniques. À cette époque, les tensions militaires sont nombreuses sur le continent nord-américain, comme en témoigne l’histoire de l’assaut de Fort Alamo, au Texas. La situation géographique du parc Stanley en fait un lieu idéal pour surveiller et défendre l’entrée de la baie de Vancouver, alors susceptible d’être menacée par les États-Unis tous proches…
Quelques décennies durant, c’est paradoxalement ce statut militaire qui protégera les merveilles de ce site naturel. Aucun projet de développement ou d’exploitation n’est envisageable dans cette zone, qui reste préservée de l’urbanisation galopante. À partir des années 1880, des discussions sont engagées pour faire de la zone un parc protégé.
Le processus de classement de cet espace naturel aboutit en 1888 avec l’ouverture du Stanley Park. Le grand parc de Vancouver est nommé ainsi en l’honneur du gouverneur général Lord Stanley, le même qui donna son nom à la célèbre coupe de hockey sur glace, le sport national du Canada.
Les endroits à ne pas manquer au Stanley Park
Aujourd’hui, le Stanley Park s’explore facilement pour y découvrir ses nombreuses curiosités. On peut notamment en faire le tour grâce à la digue (le Seawall) construite pour protéger les rives du parc Stanley. Le projet débuta en 1917 et n’a été officiellement inauguré qu’en… 1980, soit 63 ans plus tard ! Depuis, le Seawall de Vancouver a été aménagé sous forme de promenade et piste cyclable géantes. Comptez tout de même une petite dizaine de kilomètres pour en faire le tour !
À l’extrémité est du parc Stanley, on peut apercevoir à Brockton Point un ensemble de « mâts-totems », répliques de totems indigènes érigés dans le parc dès les années 1880. Le plus récent a été installé en 2009, sculpté par un amérindien en hommage à sa mère, née dans l’enceinte du parc Stanley. Les originaux des plus anciens exemplaires sont quant à eux désormais conservés dans des musées, à l’abri des effets du temps.
Non loin de là, le phare de Brockton Point, mis en fonctionnement en 1855, a longtemps rendu service aux marins qui s’aventuraient dans la baie de Vancouver, plus dangereuse qu’elle ne semble y paraître.
Un peu plus au sud, le « 9 O’Clock Gun » est une attraction du parc Stanley. Tous les jours, une détonation retentit à neuf heures pétantes, une tradition similaire à celle du coup de canon de midi tiré chaque jour à Nice. Initialement destiné à annoncer l’heure de fermeture de la pêche, à la fin du 19e siècle, le canon a ensuite servi de « top horaire » pour caler les horloges des marins du port de Vancouver. Aujourd’hui, ce n’est plus qu’une simple curiosité touristique, et une tradition ancrée dans la mémoire des habitants.
Au nord du Stanley Park, le point de vue de Prospect Point offre un joli panorama sur l’entrée de la baie de Vancouver et l’impressionnant Lions Gate Bridge qui la domine.
En continuant à longer la côte vers l’ouest, vous pourrez apercevoir le Siwash Rock, un rocher qu’entourent certaines légendes squamish. On y raconte que c’est un pêcheur qui fût puni pour son immoralité et transformé en ce roc d’une dizaine de mètres de hauteur !
Mais les attractions du Stanley Park ne se limitent pas à son pourtour, et on aurait tort de ne pas emprunter l’un des nombreux chemins qui convergent vers l’intérieur des terres. C’est ainsi que l’on pourra découvrir le Beaver Lake, l’une des nombreux refuges que compte le parc Stanley pour d’innombrables espèces d’oiseaux…
Informations pratiques
- Le Stanley Park est entièrement gratuit et accessible facilement à pied depuis le centre-ville (compter une vingtaine de minutes de marche à peine).
- On peut l’explorer à pied ou en vélo, le long du Seawall d’une dizaine de kilomètres. Compter une heure à vélo, deux heures à pied. Attention : à vélo, la piste cyclable est à sens unique, dans le sens antihoraire.
- L’exploration à pied offre l’avantage de pouvoir s’aventurer plus librement à l’intérieur du Stanley Park.
- Plus d’informations sur le site officiel de la ville.



Cet article a été rédigé sur la base d’un voyage effectué en février 2019.
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