Encore un site de lieux, de voyages et de découvertes.

Le massif de la Rhune, un petit train et puis s’en va

Le chemin de fer de la Rhune a fortement contribué à la renommée du massif basque éponyme. Au programme : une ascension bucolique dans des rames de 1924.

Ascension train de la Rhune

Culminant à 900 mètres d’altitude, bien loin des plus hauts sommets des Pyrénées, le massif de la Rhune forme une frontière naturelle entre la France et l’Espagne… et une attraction incontournable d’un séjour au Pays basque.

Une terre promise pour les pâturages basques

En se rendant au sommet du plus célèbre des massifs basques, on pourrait être tenté de rechercher la « Rhune ». Que pourrait être ce mystérieux objet qui aurait donné son nom à la région ? Mission périlleuse, car la Rhune est en fait ce que l’on appelle en linguistique une mécoupure : une sorte de quiproquo phonétique.

À l’origine, le massif s’appelle en basque Larrun, en un seul mot, ce qui signifie « lieu de pâtures ».

Une vocation que le site n’a pas totalement perdue. Ainsi, on croise encore sur les flancs du massif quelques troupeaux de brebis. Et notamment la célèbre manech tête noire, une race ovine endémique. Elle est principalement élevée pour son lait à l’origine d’un des trésors de la région : l’ossau-iraty. De même, on aperçoit en nombre important des pottoks, une race de chevaux trapus typique du Pays basque.

Pourtant, les lieux n’ont pas toujours été si paisibles. Associé à quantité de légendes, le massif de la Rhune aurait été un lieu de rendez-vous pour les sorcières du Pays basque (ou akelarre en basque) durant les Temps Modernes.

Plus tard, à la fin du 18e siècle, la frontière franco-espagnole est le théâtre d’importants combats qui opposent les deux pays. Le climat est à l’origine de la construction d’un important réseau de fortifications dans la région, dont certaines traces sont encore visibles aujourd’hui.

Le célèbre « petit train » de la Rhune

Si le massif de la Rhune sonne aujourd’hui comme un nom familier, c’est en grande partie grâce à son fameux « petit train » de la Rhune, une attraction locale dont l’idée remonte au tout début du 20e siècle.

Il faut dire que les montagnes du Pays basque sont devenues à la mode quelques décennies plus tôt, popularisées par l’impératrice Eugénie elle-même ! En effet, l’épouse de Napoléon III, qui avait ses habitudes non loin de là sur la magnifique côte de Biarritz, appréciait les excursions dans les montagnes environnantes. Sa première ascension eut lieu en 1859, commémorée sur place par un obélisque de granit.

Pour faciliter l’accès aux hauteurs du massif, l’idée d’un chemin de fer nait en 1908. Quatre ans plus tard, le chantier démarre et ne sera achevé que douze ans après, en 1924. Petit à petit, le tourisme se développe, en dépit d’un sérieux coup de frein pendant la Seconde guerre mondiale, alors que la région est occupée par l’Armée.

Panorama au sommet de la Rhune
Panorama promis, panorama réel… le climat basque est parfois capricieux !

Aujourd’hui, le petit train de la Rhune constitue une véritable attraction, avec plus de 350 000 voyageurs annuels. Ses rames, d’époque (construites en 1924 !), sont bichonnées chaque hiver par des artisans locaux. Un patrimoine que la population cherche à préserver. Ainsi, invitée à se prononcer par référendum en 1978, elle s’est opposée à un projet de création d’une route jusqu’au sommet qui aurait pu faire de la concurrence au petit train de la Rhune !

Une ascension pittoresque jusqu’à la frontière franco-espagnole

Le chemin de fer de la Rhune est l’une des rares crémaillères encore en service en France. Il faut compter une trentaine de minutes pour parcourir les 4 kilomètres de la ligne. Le petit train de la Rhune gravit alors les quelques 750 mètres d’altitude qui séparent son point de départ, le col de Saint-Ignace, et son sommet au massif de la Rhune.

L’ascension se fait à un rythme bucolique, le long de la voie unique du chemin de fer. Seul un passage, vers le milieu de l’ascension permet aux deux trains en service de se croiser. Les plus téméraires pourront également tenter l’ascension à pied : un sentier de randonnée est en effet balisé jusqu’au sommet.

Chaque train est équipé de deux rames de voyageurs. Ils disposent d’une motrice qui les pousse dans le sens de la montée ou, au contraire, les retient dans le sens de la descente. Les rames sont toutes d’époque, construites à Bagnères-de-Bigorre par l’entreprise Soulé.

À l’arrivée au sommet, on profite d’un panorama splendide sur la région, côté français comme côté espagnol. Du moins si le temps le permet, car le climat basque sait parfois se montrer capricieux

Informations pratiques

  • Le train de la Rhune est en service tous les jours d’avril à octobre. En été, le mois de juillet est un peu plus calme que le mois d’août.
  • Compter environ 2h30 de randonnée pour l’ascension à pied. Il est possible d’acheter un billet de train pour la descente au sommet.
  • Plus d’informations sur le site officiel du train de la Rhune.

Cet article a été rédigé sur la base d’un voyage effectué en juillet 2018.

Partager cet article :

Travelers' Map is loading...
If you see this after your page is loaded completely, leafletJS files are missing.
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

31 + = 32